Exit l'anxiété généralisée. Basta les discours alarmistes. Place à l'action.
Nous avons bien compris (j'espère) que nous courrons à notre perte en pompant inconsciemment et goulûment les ressources de cette planète. Devant l'inéluctable, il ne reste plus qu'à retrousser nos manches et à mettre nos intelligences et nos compétences au service d'un monde meilleur.
Je ne rappellerai pas ici les bilans catastrophiques déjà largement partagés et signalés par nos biologistes, écologistes, et autres experts qui ne nous donnent pas moins de 10 ans pour atteindre l'irréversible. Oui, nos aïeux ont saccagé bien des ressources. Oui, nous avons lamentablement sombré dans une société de consommation irresponsable. Mais l'erreur est humaine et nous apprenons. Nous sommes capables du pire comme du meilleur. Et la roue peut tourner, à nous de lui donner l'élan.
Évidemment, le fatalisme et le ton de l'alarme peuvent aider à accélérer les prises de conscience, comme le feraient des électrochocs. Mais, j'ai personnellement une préférence pour l'espoir et les modèles inspirants pour alimenter mon peps. Et d'ailleurs, sans même chercher très loin, on les trouve ces exemples à suivre et l'on constate que le mouvement est déjà amorcé.
Récemment, lors d'une soirée spéciale, l'Eco Innovation Factory (programme d'accélération de projets innovants encadré par la technopole Atlanpole, en partenariat avec l'ADEME Pays de la Loire, la Banque Populaire Grand Ouest, EDF, Go Capital, ainsi que Demeter) présentait les pitches de ses six lauréats, six entreprises (porteurs de projet ou dirigeants de moins de deux ans) engagées dans l'économie verte, les domaines de l'environnement et de l'énergie, par des projets innovants.
Les thématiques portées par ces lauréats couvrent la conception eco-responsable par l'utilisation de matériaux naturels ou recyclés et moins énergivores (il s'agit du vélo PETIT-BRETON, et des matériaux de construction GWILEN), l'accès à l'eau potable (avec le filtre individuel et autonome FONTO DE VIVO), la valorisation des déchets (avec TRICYCLERIE, le vélo-remorque collecteur de déchets organiques des restaurants), la consommation d'énergie (avec technologie d'électroluminescence de OLUMIO et le récupérateur de chaleur THERMIUP).
Ces exemples à l'échelle de la région Pays de la Loire ne sont pas isolés. Les dynamiques d'innovation frugale ou de slow tech sont aussi en marche. On pense également aux sociétés de reconditionnement de produits (AFB, Backmarket, Mud Jeans), d'éco-conception ou encore aux entreprises ayant intégré le changement de paradigme Profit/People/Planet pour Planet/People/Profit tout comme l'a réalisé Ray Anderson dans sa société de confection de tapis, interface. De nouvelles initiatives citoyennes se développent aussi autour de ces thématiques comme l'OpenLande, la fabrique de projets évolutionnaires. Les tendances du low tech et du Do It Yourself sont également des comportements qui métamorphoses nos pratiques et nos rapports à la consommation des ressources.
Il y a donc fort à penser qu'il existe un versant positif à notre force destructrice, et qu'il pourra permettre de reconfigurer le triste destin annoncé. Enfin, il semble que nous ayons intérêt, comme l'a clamé le chercheur Idriss Aberkane, à miser sur l'économie de la connaissance pour inverser le sort. Par exemple, le biomimétisme est une source d'innovations dont nous pourrions tirer partie. Cela concerne les connaissances high-tech certes, mais également celles relevant des travaux de recherche en sciences humaines et sociales. En effet, l'innovation est trop souvent associée à des révolutions d'ordre technique mais elle peut aussi être organisationnelle, sociale, commerciale ou financière. Ainsi le développement des connaissances, de la recherche et les échanges des informations créées pourraient être une des clés de la réussite de ce projet de sauvetage. Espérons que nous serons un nombre suffisant à en prendre conscience.